Marrakech - Chichaoua Entrainement en conditions réelles

Ce petit parcours :-) imaginé par Hakim nous a amené à relier Marrakech à Chichaoua soit 65km en conditions réelles. Sac à dos chargés entre 6 et 8kg, 47 degrés à l'ombre, 55 degrés sous le soleil, 60 litres d'eau consommés, 6h30 de course, 1h00 de pause et un entrainement en béton durant les deux mois précédents, pas d'improvisation.

Nous voici partis vers 07h30 de Marrakech avec le sourire mais un peu d'appréhension. Là où d'habitude nous sommes plutôt bavard les premiers kilomètres se passent sans un bruit, chacun d'entre nous se pose les mêmes questions......

Hakim trace le chemin et nous avalons les 20 premiers kilomètres relativement simplement, premier ravitaillement une banane et le plein des gourdes, nous sommes encore bien frais et les foulées sont franches et légères. Nous sommes plus décontractés, on discute un peu. On sent les rayons directs du soleil mais aussi la réverbération du sable, on est tout simplement dans un four. Un conducteur d'un camion de chantier nous interpelle et nous fait cadeau...... de deux bouteilles congelées. Deux bouteilles congelées en plein désert et sous le soleil, on hallucine !!!!! Un peu plus loin nous sommes invités par des ouvriers de l'extrême à prendre une "douche" sous un camion citerne. Quel réconfort mais pas d'illusion on sèche en 42,195s et le réconfort est de courte durée.

Premier coup de fatigue au kilomètre 35, l'eau des gourdes est bouillante. On n'arrive pratiquement plus la boire, on l'utilise tant bien que mal pour se rafraichir mais elle s'évapore plus vite qu'on ne peut l'imaginer. Le corps doit atteindre la température fatidique de 40,5°C, il faut se refroidir. Un arbre et un frigo dans un garage nous sauve la mise :-) Hakim dégote une bonne boisson fraiche et sucrée.... un pur bonheur. On repart sans problème en pleine forme, ce sera de courte durée, le problème ne vient pas des muscles ou du groupe cardiovasculaire mais bel et bien de notre température interne. Il faut se refroidir.... heu oui mais il n'y a pas d'ombre :-). Les personnes que nous croisons nous encourage, même la police nous applaudit, c'est impressionnant comme les marocains comprennent ce que nous endurons.

Ravitaillement de taille au kilomètre 40, tout y passe, eau plate, eau pétillante, thé, boissons sucrés, dattes... Après ce ravitaillement il n'y a plus rien jusqu'à notre arrivée juste du sable et de l'asphalte. Les foulées sont devenues plus lourdes et chaque pas devient un combat, on essaye de gérer l'eau mais c'est difficile. On divise la seconde partie par petit objectif mais c'est compliqué quand on a une ligne droite à perte de vue.

Encore deux ravitaillements avant l'arrivée, on passe le kilomètre 50, on compte chacun de nos pas maintenant, c'est vraiment difficile mais paradoxalement nous avons le sourire on sait à cet instant qu'on ira au bout de l'aventure. Mètre après mètre nous progressons, le soleil nous carbonise, l'eau si chaude ne nous désaltère plus, même en nous aspérgeant on ne se refroidit plus. C'est dérisoire mais dès qu'un petit arbuste projette une ombre on n'oublie pas de courir à l'abri durant une demie seconde, 1m50 sans soleil ça ne sert à rien mais à ce moment tout compte, l'équilibre est si précaire.

Dernier ravitaillement à l'abri d'un petit bosquet, tout est bon pour se refroidir. C'est reparti, on tient le coup, on décompte le temps par 5mn, on se soutient, maintenant nous sommes certain d'arriver oui mais quand ? Le but est tout proche encore juste 8km mais quels 8km. La température depuis le matin ne fait qu'augmenter même si le soleil est à son apogée vers 13h00 la température ambiante augmente jusqu'à 18H00. Les petites brises de vent sont redoutables, elles nous brûlent le visage, on est dans un four..... ventilé en plus.

Encore deux montées et le panneau CHICHAOUA nous accueille, voilà on est arrivés, voilà on à réussi, voilà on est entier, nous sommes vraiment émus, on tombe dans les bras l'un de l'autre et on entend "c'est quand qu'on recommence" :-)

On termine par une surprise concocté par Hakim, petit passage par la piscine municipale pour se rafraichir.... wouah on est bien là :-)

Merci aux deux frères d'Hakim qui nous ont ravitaillé, merci aux marocains pour leurs compassions et une pensée particulière pour toute la famille BAGY.